La première "école CNV" de l’enseignement public en Moselle
Mise en lumière de la première école publique "girafe".
Dans cette commune de Moselle, le REP+ de Behren-lès-Forbach accompagne la formation des enseignants. Depuis 3 ans, ce plan de formation est au service du climat scolaire. Les équipes pédagogiques mais aussi les intervenants et les partenaires ainsi que les écoliers ont pu bénéficier de formations sur la communication NonViolente. Découvrez cette belle initiative avec l'article de CNV Formations :
La Communication NonViolente, souvent mise en œuvre dans les écoles alternatives, est aujourd’hui une réalité dans le secteur public : l’école primaire Pasteur de Behren-les Forbach, classée zone d’éducation prioritaire est devenue la première école CNV de l’enseignement public.
L’aventure a débuté en 2020, lorsque l’ancienne cité minière de 6500 habitants située en Moselle Est bénéficie du label « cité éducative » : un dispositif résultant de la co-construction de la feuille de route gouvernementale pour les quartiers prioritaires. L’inspectrice en charge de la circonscription s’est formée à la CNV et elle voit tout l’intérêt de porter la dynamique dans le milieu scolaire. Des formations sont vite planifiées pour les enseignants qui restent libres de s’inscrire.
Les 7 enseignants de l’équipe de l’Ecole Pasteur qui compte 80 élèves en primaire et 40 en maternelle ont suivi cette formation et ont immédiatement voulu aller plus loin tous ensemble. C’est ainsi que l’idée d’une « école CNV » (ou girafe) a pris corps. « Très attachée à l’école publique car elle permet une éducation accessible à tous, j’accompagne cette école depuis 18 mois avec des formations, des supervisions, des interventions en classe, des espaces de partage en distanciel… » explique Véronique Pardonnet, formatrice certifiée du CNVC qui pilote le déploiement du projet. Enseignante en école d’ingénieurs, elle a pris soin de travailler en amont avec l’équipe sur des critères d’observation et des indicateurs pour mesurer l’efficacité d’une posture CNV dans la classe.
Ainsi, au bout de la première année, violences et disputes avaient diminué de moitié. Le pourcentage d’élèves se sentant en sécurité avait augmenté de 30% pour atteindre les 100% en fin d’année. Le taux d’élèves qui décrochent est passés de 4 à 2 et ce, malgré les difficultés liées au contexte sanitaire. La totalité des enfants sait désormais exprimer ce qui se passe pour eux quand « ça ne va pas » (contre 40% en début d’année). Tous manifestent des signes d’empathie et vivent la solidarité et la coopération (40% en début d’année). Pour les enseignants, l’avis est unanime : « cela permet de modifier notre regard, d’ajuster nos actes et notre posture avec notre intention éducative (soutenir l’autonomie, la solidarité, les apprentissages, la sécurité et la paix) ». Nadia Amrani, la directrice de l’école Pasteur, précise : « cela n’a pas modifié la cohésion d’équipe qui était très forte. La Communication NonViolente permet de prendre du recul sur des situations que nous aurions pu vivre péniblement. La qualité d’écoute et le positionnement sans jugement change tout! Nous savons allier fermeté ET bienveillance ».
La dynamique CNV est forte à Behren-les Forbach : quelque 140 enseignants, d’écoles primaires, maternelles et du collège ont choisi de suivre un premier module avec Véronique Pardonnet et attendent la suite avec impatience !
Apport des Neurosciences
Dans ses livres « Pour une enfance heureuse », « Vivre heureux avec son enfant » et « Heureux d’apprendre à l’école », le Dr Catherine Gueguen, pédiatre, ouvre des pistes pour repenser l’éducation à la lumière des dernières découvertes sur le cerveau. Elle rend compte des dernières études en neurosciences sur le développement affectif et social de l’enfant et soutient l’approche de la Communication NonViolente de Marshall Rosenberg pour pacifier les relations.